« Affaire du siècle » : le sidérant double jeu de Cécile Duflot et Nicolas Hulot

Publié sur Causeur.fr le 26 octobre 2021

« Élève des corbeaux et ils te crèveront les yeux ». Depuis jeudi 14 octobre, le célèbre dicton espagnol ne doit cesser de résonner dans la tête des responsables de l’État qui s’étaient associés avec certains écologistes patentés. Le tribunal administratif de Paris les a enjoint de « réparer le préjudice écologique » causé par le non-respect des engagements de la France en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’État a maintenant jusqu’au 31 décembre 2022 pour économiser les 15 millions de tonnes de CO2 qu’il a « indument » rejeté dans l’atmosphère pendant la période 2015-2018… À l’origine de cette condamnation, on trouve, entre autres, Cécile Duflot et Nicolas Hulot qui sont aujourd’hui les dirigeants de deux des quatre ONG qui ont attaqué l’État en justice (la fondation Nicolas Hulot et Oxfam France). Les deux mêmes ”écologistes” participaient hier aux gouvernements et, dans ce cadre, ont patiemment sapé les bases d’une politique de l’énergie à même de répondre au défi du réchauffement

L’erreur Fessenheim

En tant que secrétaire nationale d’Europe Écologie les Verts, Cécile Duflot a négocié en 2012 un accord politique avec le Parti Socialiste prévoyant la fermeture de la Centrale de Fessenheim. Ensuite, elle participa au gouvernement qui prit officiellement la décision du démantèlement. Nicolas Hulot, lui, fut ministre en charge de l’écologie entre mai 2017 et septembre 2018 et, à ce titre, poursuivit les actions en vue de la fermeture. Le surcroît d’émission lié à l’arrêt des réacteurs de Fessenheim est estimé, selon la Revue Générale Nucléaire, entre « 6 et 10 millions de tonnes équivalent CO2 par an »… Au-delà de cette affaire particulière, Hulot et Duflot ont par ailleurs été deux acteurs importants de la décision prise par l’État de réduire la part du nucléaire à 50% de la production d’électricité. L’atome, pourtant, est l’un des moyens les plus efficaces pour produire une électricité « décarbonnée » bon marché et l’un des atouts économiques et écologiques majeurs de la France… 

Certains, à cette heure, doivent regretter amèrement d’avoir installé naguère ces deux corbeaux de l’écologie dans le nid du pouvoir. Après avoir quitté leurs responsabilités gouvernementales, ils sont retournés tranquillement sur leurs rochers associatifs. Sur leurs promontoires, on les imagine devisant du mal qu’ils venaient de faire et surtout du mal qu’ils pourraient encore faire. C’est sans aucun scrupule qu’ils ont décidé de se retourner contre leurs anciens alliés, ceux qui les avaient faits rois. Tout faire, du dedans, pour réduire les performances de l’État en termes de lutte contre les rejets de CO2 et tout faire, du dehors, pour accuser l’État de ne jamais en faire assez.

Pan sur le bec !

Au fond, les dirigeants de l’État l’ont bien cherché. De ces “écologistes”, ils ont repris, sans nuance, le discours de l’apocalypse climatique et, avec naïveté, leurs préconisations « d’objectifs chiffrés » dont tout le monde sait, depuis l’échec de Kyoto, qu’ils sont impossibles à atteindre… L’ironie de cette histoire est qu’à cette heure, si la centrale de Fessenheim était restée en fonctionnement en 2020 et 2021, elle aurait pu compenser le « trop plein » de CO2 émis pendant la période incriminée (2015-2018). 

Pour répondre à l’injonction du tribunal administratif et clouer le bec à ces oiseaux de mauvais augure, la solution est donc peut-être toute trouvée : redémarrer les réacteurs de Fessenheim!